Il n’aurait pas fallu pas manger chinois le samedi soir. Réveillé par mes intestins mécontents, sur le coup de cinq heures du matin, j’ai pu constater que des fanas du Vendée-Globe défilaient déjà sur les quais du port de pêche pour aller prendre les meilleures places le long du chenal.
Ils s’étaient chaudement et imperméablement ( sic ) couverts pour résister à une météo pas des plus sympathiques. Certains portaient des sacs remplis de nourriture, de boissons chaudes et peut être aussi d’appareils photos.
Quant à moi, un peu soulagé, mais pas rassuré pour autant, je décrétais qu’il était plus sage de ne pas m’éloigner de l’appartement et de me contenter de la vue du balcon et de l’émission de TV Vendée pour suivre la sortie des monocoques.
Dehors, une foule de plus en plus dense continuait à se diriger vers chenal. On imagine aisément que tous ces gens devaient se presser, s’entasser, s’agglutiner en rangs serrés sur les jetées et sur les quais pour voir passer et pour acclamer les skippers et skipperines ( ? ).
J’aurais quand même mieux fait de prendre une galette, une crêpe ou une pizza ...
De retour sur le balcon, je constate qu’il pleut, qu’il y a un monde fou sur les quais de La Chaume, aux fenêtres, aux balcons, partout où l’on peut se tenir debout et je vois "Groupe BEL" sortir lentement, majestueusement du port.
Je m'offre un Ricard sec en guise de médicament. C'est un remède souverain ...
Dans un coin de la salle de séjour, la télévision nous donnait une bonne idée de la foule des spectateurs entassés tout autour du chenal. De là-haut, l’hélicoptère ne pouvait même pas voir le sol, entièrement recouvert par une masse humaine. ( excusez la qualité de la photo ci-dessous, c'est l'image de mon écran de télévision )
Vous constatez qu’il y a du monde à terre. Vous allez voir qu’il y en avait autant sur l’eau. Le port de pêche et le port de commerce servaient de parking à un nombre incalculable de navires de toutes sortes, depuis le grand trois mâts jusqu’au petit fileyeur en passant par les vedettes de promenade venues de toute la côte. Tous embarquaient leurs passagers pendant le défilé des concurrents dans le chenal pour les conduire, après le passage du dernier, voir le départ dans la rade et peut être les suivre un peu en haute mer.
La prochaine fois, c’est promis, je prendrai plutôt un simple steak avec quelques frites bien de chez nous …
On vient de voir les vedettes amarrées au quai de la CAVAC. Rassurez vous, c’est la même chose partout, par exemple dans le port de commerce où l’on fait la queue pour embarquer. Une bonne trentaine de cars ont déposé leurs passagers sur le terre-plein de la Cabaude, celui qui sert habituellement de terrain de jeu à l’élévateur à bateaux.
Et c’est pareil aussi devant les ateliers de construction et de réparation navale. Les supporters de Jean-Pierre Dick remplissent la vedette Virbac, par exemple. Derrière, ce sont les supporters de Marc Thiercelin, skipper de DCNS .
Mon troisième Ricard sec devrait achever de résoudre mon problème ...
Des petits vernis se sont installés sur un magnifique trois mâts affrété par un sponsor, vaisseau sans doute moins rapide que les vedettes mais tellement plus chic, pour accompagner leur favori Sébastien Josse sur BT ( British Telecom ).
De sympathiques pêcheurs ont embarqué simplement quelques amis sur leurs modestes fileyeurs pavoisés de drapeaux multicolores pour la circonstance.
Bien que le temps très humide ait un peu gâché le plaisir de ceux qui ont patienté sur les quais pour voir passer les navigateurs, bien que les vagues bien creusées et le vent fort aient pu contrarier les spectateurs embarqués, je suis certain que tous garderont un excellent souvenir de cette journée mémorable.
En tout cas, personnellement, je n’ai pas été trempé par les averses, je n’ai pas eu le mal de mer, mais je m’en souviendrai du départ du sixième Vendée-Globe.